Actions et axes de travail

Ariane cherche un moyen de fuir sa condition sociale de jeune femme. Thésée est le héros, l’instrument libérateur, mais aussi le bourreau. Ovide nous apprend qu’après avoir tué le Minotaure dans le labyrinthe, Ariane suit Thésée dans sa fuite mais ne parviendra pas à Athènes. Thésée s’empresse, en effet, de l’abandonner endormie sur les rivages de l’île de Naxos. Comment garder sa raison en ouvrant les yeux sur un paysage inconnu, seule au milieu d’une mer hostile, perdue, abandonnée ? Chorégraphie pour deux danseuses, un marionnettiste, deux fauteuils, une trentaine d’abat jours, une baignoire et l’eau qu’elle contient. Une chorégraphie qui se déroule comme une carte du temps dansée. Jeu du passé, du présent, du futur. Une recherche en mouvement sur l’incompréhension, l'oubli, la dislocation de la mémoire. Tout commence, pour Ariane, par la sensation d’abandon. Nous souhaitons saisir la sensation d’être happée dans un espace mental, un monde d’illusions où chaque surface de chaque objet cache une autre couche.
Un monde hypothétique où l’on peut encore entrer dans la surface d’un miroir, comme on glisse fébrilement la main dans un trou d’écrevisse. Dans ce deuxième tableau, nous nous appuierons sur quelques poèmes et monologues intérieurs de Marine Peyrard, emprunté à son livre Viande à viol. De passer de coupable à victime, du statut de « celle qui ne dit mot consent » à celui de poupée de chiffon, tétanisée par la stupeur.
Ariane tentera de mettre un terme à la guerre que se livrent les sentiments contradictoires en un corps usé, qui s'érige comme un rempart.

 

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